“Pas de courbatures, mais pas encore prêt : Comprendre la fatigue cachée après un effort d’endurance”

fatigue

Après un 70.3 ou un marathon, combien d’entre nous ont déjà entendu, ou dit : « Je me sens bien, pas de courbatures, je peux reprendre rapidement ! » ?

Mais attention, ce ressenti ne reflète pas toujours la réalité physiologique ! Bien que l’absence de courbatures puisse donner l’impression que le corps est rétabli, les processus internes nous montrent souvent une autre vérité. Plusieurs études récentes soulignent l’importance de comprendre ce qu’il se passe au niveau cellulaire et systémique après un effort intense.

1. Fatigue centrale vs périphérique

La fatigue périphérique, liée aux muscles eux-mêmes, se manifeste souvent par des courbatures, mais elle n’est pas toujours présente. Les micro-lésions musculaires peuvent exister sans douleur apparente. Une étude de Marcora et al. (2016) a montré que la fatigue centrale, c’est-à-dire au niveau du système nerveux central, persiste plusieurs jours après un effort prolongé. Cette fatigue centrale peut altérer la coordination et augmenter le risque de blessure à la reprise.

2. Dommages musculaires invisibles

Même en l’absence de douleurs, les fibres musculaires peuvent être endommagées, comme l’ont démontré Byrne et Eston (2002). Ce type de dommages musculaires peut entraîner des perturbations dans la fonction contractile du muscle, réduisant ainsi la force maximale disponible pendant plusieurs jours. Ce phénomène est souvent exacerbé en course à pied en raison des impacts répétés sur les muscles extenseurs.

3. Inflammation et stress oxydatif

Les marqueurs inflammatoires (IL-6, TNF-α) augmentent considérablement après une course d’endurance, comme l’ont montré les travaux de Peake et al. (2017). Cette inflammation systémique, bien que nécessaire pour la réparation des tissus, peut perdurer plusieurs jours après la course. L’accumulation de radicaux libres contribue également à ce processus, retardant la récupération complète.

4. HRV et le rôle du système nerveux autonome

La variabilité de la fréquence cardiaque (HRV), un indicateur de la récupération du système nerveux autonome, reste souvent perturbée après une compétition. Des recherches de Plews et al. (2013) indiquent qu’une HRV altérée peut être un signe de fatigue accumulée, même si le coureur se sent bien sur le plan subjectif.

5. Reprendre trop tôt, surtout la course à pied

La course à pied génère des forces d’impact importantes qui augmentent les risques de blessures lorsque le corps n’est pas pleinement récupéré. Les tendons, les ligaments, et les articulations, bien que moins sensibles que les muscles en termes de douleurs immédiates, subissent eux aussi des micro-traumatismes qui demandent un temps de récupération adéquat pour éviter des blessures chroniques.

Conclusion

Ce n’est pas parce que vous vous sentez bien après une course que vous êtes prêt à reprendre un entraînement intense. Votre physiologie interne demande plus de temps pour se rétablir. Prendre ce temps pour récupérer totalement, à travers une approche basée sur la surveillance des marqueurs physiologiques comme l’HRV, la fréquence cardiaque au repos, et les sensations subjectives de fatigue, est essentiel pour améliorer la performance à long terme et éviter les blessures.

🎯 En sport d’endurance, l’optimisation de la récupération est tout aussi cruciale que la performance le jour de la course. Écoutez les signaux internes avant de reprendre l’entraînement.

Références :
1. Marcora et al. (2016)
2. Byrne et Eston (2002)
3. Peake et al. (2017).
4. Plews et al. (2013)

Romain Chapot
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